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Corps vécu, imaginaire et
régulation somatique :
un parcours de guérison.

Par Julie Vander Poorten

Lorsque j’ai été diagnostiquée, en mars 2023, d’un cancer du sein de grade 3, la réponse a été immédiate : j’ai fait le choix conscient de vivre cette épreuve non pas comme une fin, mais comme une opportunité – celle de créer un véritable projet de guérison. Plutôt que de me laisser submerger par le diagnostic, j’ai mobilisé mes ressources intérieures et mes outils thérapeutiques pour traverser cette transformation de manière active, incarnée et sensible.

Très vite, j’ai ressenti le besoin de trouver une posture intérieure me permettant d’embrasser pleinement la métamorphose qu’impose une maladie grave. Se « rendre », ne pas « se battre contre », mais plutôt embrasser le processus les yeux ouverts. Cette posture rejoint les enseignements du bouddhisme, notamment à travers les Quatre Nobles Vérités : reconnaître la souffrance (dukkha) comme une part inhérente de l’existence, en identifier les causes, entrevoir la possibilité d’une libération, et emprunter un chemin de transformation. Cette perspective m’a permis de m’ouvrir à l’expérience présente, même dans sa dimension la plus rude.

Ma démarche personnelle s’est alors construite comme une recherche vivante, enracinée dans mes propres expériences corporelles, émotionnelles et symboliques. Elle m’a conduite à élaborer plusieurs inductions hypnotiques, pensées comme des outils d’accompagnement accessibles et soutenants, que j’ai aujourd’hui à cœur de partager afin de soutenir d’autres patient·e·s en oncologie – toutes pathologies confondues – ainsi que leurs accompagnant·e·s.

Dans le contexte actuel des approches intégratives de la santé, reconnaître le corps comme un système vivant, interactif et porteur de sens invite à repenser en profondeur les modalités du soin. Cette reconnaissance s’inscrit dans une vision systémique, le symptôme peut être lu comme une réponse fonctionnelle à un système plus large – familial, relationnel, environnemental, symbolique.

Ce parcours de guérison s’est ainsi appuyé sur différentes pratiques : l’hypnose ericksonienne, le chamanisme dans son approche universelle et expérientielle (« core shamanism » tel qu’enseigné à la Foundation for Shamanic Studies), ainsi que la technique Alexander. Ces approches, en activant l’imaginaire, l’attention incarnée et la plasticité somato-psychique, ont favorisé des régulations neurophysiologiques profondes et soutenu une traversée plus consciente, vivante et alignée de la maladie.

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Trois pratiques pour une conscience incarnée :
chamanisme, hypnose, technique Alexander

Bien que provenant de contextes culturels et épistémologiques différents, le chamanisme, l’hypnose et la technique Alexander partagent des interfaces communes : mobiliser la conscience corporelle et l’imaginaire pour réguler l’équilibre interne et faciliter l’auto-réparation. Dans chacune de ces pratiques, le corps n’est pas seulement support, mais sujet et agent d’un processus dynamique.

Le chamanisme, en mobilisant les états modifiés de conscience, permet l’accès au monde des esprits, à des espaces symboliques profonds où le corps dialogue avec des archétypes, des forces naturelles ou des mémoires enfouies.

L’hypnose, dans sa forme ericksonienne, engage un processus de réassociation sensorielle, en permettant d’accéder à des ressources internes par des visualisations guidées.

La technique Alexander, quant à elle, propose un réapprentissage de l’usage du corps à travers la perception fine des tensions et la redirection de l’attention vers une posture fluide et intégrée.

Ces pratiques facilitent un ancrage somatique, une présence au corps vécue comme vivante et non mécanique, tout en stimulant des réponses neurophysiologiques favorables à la guérison. 

 

Le cancer du sein comme terrain d’observation phénoménologique

La maladie, loin d’être une simple défaillance biologique, est ici envisagée comme un événement existentiel qui met en crise l’identité, les repères et les représentations du corps. L’expérience de la chimiothérapie et de la mastectomie a initié une métamorphose corporelle et psychique profonde, touchant à la féminité, à la vulnérabilité et au rapport au temps.

Plutôt que de refouler ou rationaliser cette expérience, une démarche de présence phénoménologique a permis d’accompagner les différentes phases du parcours thérapeutique (chirurgie, chimiothérapie, convalescence) en portant attention à ce qui se manifestait dans le vécu corporel, affectif et symbolique.

 

L’imaginaire comme agent de régulation

Au cœur de ce processus, l’imaginaire a joué un rôle déterminant. Il ne s’agit pas ici de l’imaginaire comme échappatoire, mais comme force d’intégration, capable d’articuler sensation, émotion et représentation dans une dynamique de sens. Une pratique quotidienne de dialogue intracellulaire a été développée, reposant sur la visualisation consciente des cellules, des tissus.

Cette pratique trouve écho dans les recherches en psychoneuroimmunologie, qui montrent comment les états mentaux influencent la réponse immunitaire et en communication cellulaire, où l’information, même symbolique, peut moduler les réponses de l’organisme.

 

Une régulation des effets secondaires

et une adhésion renforcée
Cette approche incarnée et imaginale a permis de mieux traverser les traitements lourds, en particulier la chimiothérapie. Plusieurs effets ont été observés : une diminution des effets secondaires perçus, une meilleure acceptation du traitement et un soutien émotionnel autonome dans les moments d’épuisement. L’alliance entre le vécu subjectif et la médecine conventionnelle a ouvert un espace de coopération intérieure, où le soin devient un processus co-construit avec le corps.

Loin d’une opposition entre médecine et imaginaire, les pratiques corporelles et symboliques comme l’hypnose, le chamanisme et la technique Alexander peuvent enrichir un parcours de soin en sollicitant l’intelligence du corps vécu. Dans cette perspective, la guérison ne se limite pas à la disparition des symptômes, mais s’enracine dans une transformation de la relation à soi, aux autres et au monde.

Hypnoses

Voici quelques inductions hypnotique en libre accès.
Pour des questions de facilité et parce que c’est un choix personnel, j’ai féminisé mes inductions. C’est ainsi qu’elles résonnaient le mieux pour moi. À vous de vous approprier la question du genre en appliquant les ressources linguistiques qui vous parlent le plus. N’hésitez pas à ajuster ces inductions pour qu’elles soient au plus proche de ce que vous êtes.
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